L’e-réputation d’une personne ou d’une entreprise dépend énormément des contenus disponibles à son sujet sur Internet. La gestion de la réputation en ligne ressemble à un jeu d’équilibriste, qui consiste à révéler le maximum de renseignements positifs sur soi et de protéger en même temps des données privées ou confidentielles. Heureusement, la Commission Nationale de l’Informatique et de Libertés (CNIL) existe pour surveiller les dérives. La mission principale de la CNIL est de protéger les données personnelles.
L’organisme public veille au respect de l’identité humaine, de la vie privée, des libertés publiques et individuelles et des droits de l’Homme dans les traitements informatiques des données personnelles de chaque citoyen. Cette autorité administrative compétente agit au nom de l’État, mais conserve toutefois son impartialité dans son fonctionnement. La CNIL joue un rôle prépondérant dans la protection de l’e-réputation des personnes et des entreprises en France.
Les chiffres de l’e-réputation
Le rapport d’activités annuel de la CNIL montre l’importance de ses interventions dans la gestion de l’e-réputation. En 2016, l’organisme public a reçu 2500 requêtes de particuliers se plaignant d’actes ou de contenus portant atteinte à leur réputation.
La CNIL peut directement agir auprès de Google pour défendre les refus de déréférencement de contenu. Rien qu’en 2016, le moteur de recherches américain a reçu 225 000 demandes de déréférencement provenant de personnes physiques ou morales résidant en France. La plateforme a répondu favorablement à 49 % de ces requêtes. Les demandes restantes ont dû être traitées au cas par cas.
L’intervention de la CNIL a permis de traiter 300 requêtes en suspens, qui ont abouti dans 75 % des cas à un déréférencement.
Ces demandes de déréférencement – ou de suppression de contenus négatifs sur Google – n’ont rien d’anodines. On estime en effet que 92,2 % des internautes utilisent ce moteur de recherche pour se renseigner à propos d’une marque ou d’une personne. 36,4 % des utilisateurs cliquent uniquement sur les liens en première position de la première page de résultats. 8,9 % s’intéressent aux autres liens de la première page. Seuls 1,5 % des internautes s’aventurent dans la deuxième page de résultats.
L’enjeu, pour les plaignants, consiste donc à éviter que ces contenus problématiques apparaissent en première position et nuisent considérablement à leur image. Pour cette raison, 93 % des dirigeants d’entreprise voient l’e-réputation comme une question stratégique. 61 % des entreprises investissent déjà dans des solutions leur permettant de contrôler leur e-réputation. Pourtant, 50 % des sociétés estiment encore qu’elles ne savent pas gérer leur réputation sur les réseaux sociaux et sur Internet en général.
Gérer les contenus indésirables selon la CNIL
En dépit des efforts de gestion de l’e-réputation, une personne ou une entreprise n’est pas à l’abri d’un contenu peu glorieux publié sur d’autres sites ou sur les réseaux sociaux. Dans ce cas de figure, la CNIL a deux recommandations. La première option consiste à demander directement la suppression du contenu non souhaité à l’auteur de la publication. Cela est possible seulement si la personne en question n’est pas malveillante.
Si cette démarche n’aboutit pas, la CNIL propose de faire valoir ses droits protégés par le RGPD. Ce règlement offre à chaque citoyen européen la possibilité de demander la suppression des données à son sujet sur Internet. Un courrier type de demande de suppression est disponible sur le site de la CNIL. La missive en question doit préciser les contenus ou les renseignements à effacer et l’URL concerné par la suppression.
Autre point important : le plaignant a l’obligation de justifier sa demande. Les difficultés de recherche d’emploi consécutives au contenu indésirable et le retrait de consentement sont autant de motifs recevables si l’on se réfère au RGPD. En revanche, la CNIL ou l’auteur peut refuser la requête si la suppression des données va à l’encontre de la liberté d’information ou de la liberté d’expression, ou si le contenu concerne un homonyme.
La demande d’effacement peut être accompagnée d’une demande de déréférencement à adresser directement au moteur de recherche. Là aussi, les sites comme Google sont libres dans leur appréciation du contenu et du préjudice subi, en fonction de leur interprétation du RGPD.
Le rôle de la CNIL dans l’e-réputation
La CNIL n’agit donc pas directement dans les requêtes d’effacement ou de déréférencement. Cette démarche appartient à l’entreprise ou à la personne se sentant affectée par les contenus non souhaités.
La CNIL joue malgré tout un rôle précieux, lorsque les refus de déréférencement sont injustifiés ou contraires au RGPD. L’organisme dispose aussi d’un pouvoir de sanction et de contrôle à l’encontre des sociétés, agences et acteurs du web qui violent les libertés individuelles et le droit à la vie privée des citoyens sur internet .
Le rôle de conseil et d’information de la CNIL aide énormément dans la gestion des contenus indésirables à propos d’une marque ou d’une personne sur Internet.
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