La révolution digitale de l’enseignement commence tout juste ! La diffusion du savoir, traditionnellement verticale, est constamment remise en question par de nombreux acteurs (startups, développeurs d’applications…) qui produisent de nouveaux outils digitaux à destination de l’enseignement (retrouvez notre sélection des meilleurs outils digitaux à destination d’un collège).
Je suis moi-même intéressé par les questions mêlant le digital à l’éducation. J’ai développé cet intérêt lors de rencontres et d’expériences professionnelles. Faisant moi-même partie de la “génération Y”, j’ai eu la chance de vivre la transition digitale au cours de mes études. Vivre cette période de transition m’a permis de me rendre compte des avantages et du potentiel du digital pour l’éducation.
A la suite de mes études, j’ai rejoint le cabinet du Ministre de l’Education Nationale en tant que chargé de mission Internet, poussé par mon envie d’agir pour la transformation digitale de l’éducation. Je souhaitais alors d’améliorer l’orientation et l’intégration des élèves sur le marché du travail. Il me tenait également à cœur d’accorder davantage d’autonomie aux professeurs afin de décentraliser les décisions et de donner aux professeurs les moyens de prendre des initiatives pour leurs élèves.
Comme toute transformation sociétale, celle du digital dans l’éducation se confronte à des critiques. Mon objectif est double : rappeler en quoi le digital est désormais indispensable à l’éducation et vous livrer mes réponses sur la digitalisation de l’éducation en commentant les critiques régulièrement entendues sur ce sujet.
Pourquoi l’éducation doit-elle s’adapter à la révolution digitale ?
Il est indispensable de rappeler qu’un des objectifs majeurs de l’éducation est de former efficacement les élèves et les étudiants aux métiers de demain. Ces métiers connaissent aujourd’hui de profondes évolutions liées au digital. Ainsi, l’éducation ne peut et ne doit pas être figée sur ce sujet. Elle doit au contraire intégrer les outils digitaux dans les enseignements. Cela afin de répondre aux besoins en formation des nouvelles générations d’étudiants.
Nos nouvelles générations aux noms iconiques : Y et Z sont différentes des précédentes. Nous sommes les premiers “digitales natives” ou “enfants du numérique”. Cela signifie que nos générations sont, plus que les autres, impactées par les outils digitaux. Ainsi, l’éducation a un rôle important à jouer dans le développement personnel des étudiants. Il est capital d’enseigner les bons usages de ces outils.
Mes réponses aux critiques généralement faites à l’égard de la digitalisation de l’éducation
Le digital en lien avec la dégradation du niveau en orthographe ?
Ma réponse est non.
Cette baisse de niveau en orthographe est avérée, notamment, par une étude des chercheurs André Chervel et Danielle Manesse qui ont analysé les fautes réalisées sur la même dictée en 1870, 1987 et 2005 et fait ressortir un nombre moyen de fautes en augmentation. Cette baisse du niveau en orthographe a très vite été assimilée à l’augmentation de l’utilisation des outils digitaux comportant des correcteurs automatiques et à l’utilisation du “langage SMS”.
De récentes études sont cependant venues démentir ces affirmations. Le Figaro a ainsi publié le 18 février 2019 un article indiquant que les résultats d’enquêtes “menées auprès de collégiens et d’écoliers ont mis en évidence que les enfants utilisant le langage SMS « ont les mêmes compétences orthographiques que leurs pairs » tant en dictée qu’en rédaction”.
De plus, j’entends souvent que les correcteurs automatiques amènent les étudiants à oublier les règles de l’orthographe. Je comprends ces peurs car il est vrai que ces outils font désormais partie de notre quotidien. Cependant, le rôle de l’éducation ne doit pas être celui de les cacher aux apprenants. Au contraire, il est important de former les élèves et étudiants à l’utilisation de ces outils afin qu’ils comprennent leur fonctionnement et puissent en faire un usage intelligent en toute connaissance des avantages mais aussi des inconvénients. Je pense notamment à la recherche d’informations sur internet et à comment trier celles-ci en fonction de la fiabilité de la source. Les fake news ont toujours existé, elles ont simplement pris une autre forme avec le digital et il est important de savoir les identifier.
Dans l’éducation, le digital serait une source de distraction ?
Effectivement, les outils digitaux peuvent être une source de distraction.
Pour rappel, l’objectif premier de ses outils a été l’accès à la connaissance. Ainsi, la majorité des savoirs se sont retrouvé en libre accès sur internet. Par la suite, ces connaissances ont connu une phase de vulgarisation les rendant accessibles à toujours plus de personnes notamment aux élèves et étudiants.
Le développement des outils digitaux, amusants et intuitifs, a donné à ce savoir une forme ludique. Le ludisme a des effets bien connus : hausse de la motivation et de l’engagement des élèves et étudiants. C’est sur ce ludisme que s’appuie l’enseignement afin d’encourager la participation active des apprenants et de limiter leur distraction.
De plus, la digitalisation de l’éducation ne passe pas uniquement par l’intégration d’outils au sein des salles de classe. Elle peut également se faire à travers l’établissement lui-même. En intégrant des outils digitaux au sein de l’administration ou au cœur de la relation parents-élèves par exemple.
Dans l’apprentissage, les informations seraient mieux assimilées lorsqu’elles sont manuscrites plutôt que manuscrites ?
Oui et non, l’écriture manuscrite est parfois plus efficace pour retenir les informations pour certains. Chaque cerveau est différent !
C’est pourquoi de nombreux acteurs de l’éducation s’accordent à dire que la révolution digitale de l’enseignement ne doit pas se faire au détriment des méthodes “traditionnelles”. Je défends donc cette complémentarité entre digital et éducation traditionnelle.
Je considère que le digital est une opportunité exceptionnelle à saisir afin de répondre à de nombreux enjeux. Il permet un accès plus large à l’éducation. Cela autant pour ceux qui ne peuvent géographiquement pas accéder à des établissements que pour ceux souffrant de handicaps les empêchant aujourd’hui d’étudier comme ils le souhaitent. De plus, il permet de répondre à de nombreux autres enjeux comme ceux liés à l’environnement en réduisant grandement la consommation de papier.
De cette façon, le digital est un formidable créateur d’opportunité : il vient compléter l’enseignement là où les méthodes traditionnelles ne suffisent plus.
Augmentation du temps passé devant les écrans ?
Les troubles liés au temps passé devant les écrans sont une préoccupation évidente pour les acteurs de l’éducation.
C’est pourquoi les enseignants, à l’instar des parents, doivent réguler ce temps afin d’aménager des pauses. Comme exprimé à la réponse précédente, les outils digitaux viennent en complément des méthodes d’enseignement “sans écran” et n’ont pas pour but de les remplacer.
Il est également indispensable de bien connaître le digital. Cela permet de prendre conscience de ses très forts atouts afin, non pas de s’en servir à chaque instant, mais de le placer là où il apporte une réelle ajoutée, là où il est utile ! Dans l’enseignement, le digital ne remplace pas les supports papiers, mais il rassemble, motive et favorise la coopération entre les élèves. En cela, la problématique du temps passé devant les écrans disparaît au profit des opportunités liées à l’amélioration de l’apprentissage.
Le digital indispensable à l’enseignement
Le digital est donc aujourd’hui indispensable à l’éducation. Ainsi, l’éducation doit former les nouvelles générations pour leur offrir les compétences indispensables pour réussir dans un monde connecté. De plus, il faut transmettre les bonnes habitudes à adopter. Elles permettront de tirer le meilleur du digital sans qu’il ne représente un frein au développement.
De plus, l’éducation a également beaucoup à tirer des avantages des outils digitaux. Le numérique n’est pas seulement une chance ouverte à tous, c’est aussi un outil exceptionnel qui permet de construire de nouvelles opportunités. Ils permettent d’apporter un côté ludique à l’enseignement qui favorise l’implication des apprenants. Ces outils sont également des moyens très efficaces de lutte contre l’exclusion des apprenants. Ils aident ceux souffrant de handicaps puisque leur utilisation est grandement simplifiée.
À l’avenir, la digitalisation de l’enseignement pourrait également favoriser la personnalisation des enseignements. Elle permet la détection des faiblesses de chacun et propose des contenus personnalisés pour y répondre. Preuve de cette dynamique, le nouveau baccalauréat 2021 qui vise la fin des séries en voie générale au profit de parcours plus flexibles, construit par chaque lycéen afin de répondre à ses goûts et à ses ambitions.
CONCILIUM propose une solution complète pour les écoles, lycées, universités afin de les accompagner dans leur transformation digitale. Découvrez EDUKA.