Au fil des semaines, le calendrier de lancement de la nouvelle génération de téléphonie mobile est décalé.
Officiellement, il n’est pas question de retard. La France aura son réseau 5G dans le temps. Mais le diable est dans les détails. Ce jeudi, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances a précisé le calendrier d’attribution des fréquences pour la 5G (plus précisément de la bande des 3,5 Ghz). Elle aura lieu «d’ici à juin 2020». Soit un léger glissement dans le temps, par rapport à la feuille de route fixée par le gouvernement en janvier. La secrétaire d’État affirmait alors que «les enchères seront alors lancées pour des attributions dès le début de 2020».
Ce léger glissement n’est pas que sémantique. Dans les faits cela risque d’avoir une conséquence très simple, avec un lancement commercial de la 5G en France plutôt en deuxième moitié de 2020 qu’au début! Or, la 5G est une technologie qui cible avant tout les entreprises, elle doit générer de nouveaux usages et accessoirement de nouveaux métiers. Or, l’expérience a démontré que dans le numérique, il faut les réseaux pour que les usages se développent. De plus, les premiers entrés ont davantage de chance de gagner.
Mais d’ici là, il reste quelques étapes à franchir. Le gouvernement doit encore approuver par décret les modalités d’attribution telles que fixées par l’Arcep le 21 novembre. «Ces modalités d’attribution, élaborées avec l’ARCEP, constituent un mécanisme inédit en Europe: nous fixons des engagements de couverture en 5G bien plus ambitieux que dans d’autres pays, tout en valorisant correctement les fréquences, qui sont le patrimoine des Français», a déclaré Agnès Pannier-Runacher. Une façon de souligner que l’Autorité des télécoms était partie prenante dans la définition de ces modalités.
La secrétaire d’État a aussi précisé les redevances qui seront exigibles au titre de l’utilisation de ces fréquences. Ces redevances seront:
«-d’une part fixe exigible lors de la procédure de sélection, en quatre parts égales sur quatre ans: la première dès l’attribution de l’autorisation d’utilisation des fréquences et les trois autres à la date d’anniversaire de l’attribution ;
-d’une part variable exigible annuellement égale à 1 % du montant total du chiffre d’affaires au titre de laquelle les fréquences sont utilisées.»
Soit des conditions similaires à celles qui ont été mises en place pour la 4G.